Préparer son chien pour l’évaluation des qualités naturelles.

 

Introduction : 
C’est avec un grand plaisir que j’ai accepté de faire parti de ce projet mais  laissez-moi faire un peu les présentations. C’est en 1999 que j’ai assisté à mon premier test NAVHDA à titre de spectateur. Cette journée là j’ai été très impressionné par le sérieux de cette compétition et par la performance des chiens. Ne connaissant rien au monde du chien de chasse, la préparation de ma petite chienne Samantha me semblait un sommet insurmontable. Juste le fait de lui demander d’être propre dans la maison était une tâche presque impossible, comment  pourrais-je faire pour lui faire pointer un oiseau et lui demander de m’attendre? Ouf….aider moi quelqu’un…par où commencer. J’ai eu la chance de rencontrer des  personnes importantes dans ma vie Noëlla Denommé, Alain Le Bon  et Steve Brodeur. Nous avons eu de nombreuses discutions  et  je les remercie de leur patience envers moi.  J’ai également joint les rangs de NAVHDA en 2000 . C’est en préparant ma chienne à passer ses qualités naturelles que j’ai vraiment débuté son entraînement structuré pour la chasse. Le processus m’a fait rencontrer beaucoup de gens impliqués dans le monde du chien et certains sont devenus des amis au cours des années. Ces nombreuses rencontres ont été aussi des opportunités de parfaire mes connaissances. Avec les années j’ai présenté au niveau UT, je suis devenu apprenti juge puis  juge NAVHDA et ensuite entraîneur professionnel. NAVHDA s’occupe des standards d’évaluation et de la formation des juges mais c’est aussi, grâce à ses chapitres, une école d’apprentissage. Chaque chapitre doit s’occuper du volet éducatif de ses membres. Pour le chapitre de Montréal la difficulté vient du fait que nous ne possédons pas notre propre terrain mais au fil des années nous avons quand même organisé divers événements afin de rendre l’information disponible à tous. Aujourd’hui c’est à mon tour de partager ma vision du chien d’arrêt polyvalent.

                                                                                                                                               L’évaluation NA ( Natural abilities)
Premièrement pour se donner une direction il faut savoir ou on va. Débutons par une explication  des tests d’évaluation des qualités naturelles.
Pour cette évaluation votre chien doit être âgé de moins de 16 mois à la journée du test et il n’y a pas d’âge minimum .Le chien n’est pas évalué selon son âge mais bien selon un standard. Si le chien est trop jeune, sa note finale sera affectée.  Chaque jour les juges auront à évaluer une dizaine de participants  et cette évaluation durera toute la journée. On divise ce test en trois parties. Le champ, l’eau et le pistage de l’oiseau blessé. Durant la journée, les juges  évalueront et discuteront  entre eux  sur les éléments suivants du chien à juger;

-L’utilisation du nez
-la quête
-l’arrêt
-le désir de travailler
-la coopération
-l’évaluation des traits physique.
-Le pistage de l’oiseau
-la réaction aux coups de feu.

Certains de ces points peuvent être travaillés avec de l’entraînement ou une certaine initiation mais la plupart sont innés .Le chiot les reçoit  de ses parents par son baguage génétique. C’est pour cette raison qu’il faut faire ses devoirs si l’on désire acquérir un chiot pour la chasse Cette évaluation NAVHDA est également un outil important pour les éleveurs afin d’évaluer les qualités de chasse  des chiens de leur élevage.

                                                                                                                                             
 Quand commence-t-on  à se préparer pour les qualités naturelles?
Cette question revient souvent et pour y répondre il faut comprendre comment le cerveau du chiot se développe. Il y a des étapes très importantes et bien définies dans le temps. Le chiot débute à interagir avec son environnement de façon significative à partir de l’âge de 5 semaines. Déjà à cet âge, l’éleveur doit débuter l’initiation du chiot à son environnement. Une fois dans sa famille d’adoption le travail doit continuer. Il faut l’exposer à différents environnements. On appelle cela dans le langage commun la période de socialisation du chiot. Il faut multiplier les expositions aux gens, bruits urbains, moyen de transport, la cage etc. Certains comportements seront par contre régressés si non sollicités. C’est particulièrement le cas avec le désir de la proie ( Prey drive).Il est important d’exposer le chiot aux oiseaux et le laisser prendre contact et ce dès son jeune âge . Il faut que cette connexion se produise dans son cerveau afin de bien réveiller son instinct de chasser souvent traduit par son désir, son intensité et sa persévérance à trouver dans le cas qui nous concerne des oiseaux. Donc dès l’arrivée de notre chiot, il faut débuter son initiation. Au début, on ne fait que quelque pas dans le champ avant qu’il ne trébuche sur un oiseau que nous lui avons placé. Vous allez voir que très rapidement il deviendra un prédateur incontrôlable. Pour s’aider un peu, on lui attache une corde d’une douzaine de pied au cou. On appelle cette corde dans le langage d’entraînement la « check cord » .Le chien devra avoir cette corde au cou qui sera allongée avec le temps jusqu'à ce que le contrôle au champ soit  sans faute. Tout au long de son développement, il est recommandé d’aller le faire courir au champ. Il faudra trouver un endroit sécuritaire loin des routes passantes. Vous pouvez le faire courir avec un autre chien sur qui vous avez un bon contrôle car votre chiot le suivra tout naturellement. Cet exercice est très bon afin de développer ses capacité cardio-respiratoire, sa musculation, baisser son niveau d’anxiété et souvenez-vous qu’un chiot a un grand besoin de bouger…..si vous négligez cette aspect vous aurez entre vos mains un petit démon…


Nous voilà à la question de l’obéissance Combien, quand et comment?
Malheureusement il n’y a pas de recette miracle. Chaque chien est différent au même titre que les humains. Il faut être observateur et au début on utilise le jeu et les récompenses pour lui montrer de s’assoir, de se coucher, de venir à nous. Jusqu'ici il n’y a rien de différent au développement du  futur chien chasseur  du toutou  roi de la maison.

                                                                                                                                            
Durant cette période vous allez réaliser que vous devenez la personne la plus importante dans sa vie et qu’il recherche constamment votre attention. Vers 6 mois, il arrive qu’une certaine indépendance se développe, vous n’êtes plus la chose la plus importante dans sa vie et peut arriver que vous ayez à courir après lui pour le rattraper…. À ce moment il faut débuter l’obéissance de travail. Il ne faut pas laisser développer cette attitude de fuite afin de faire ce qu’il veut. Certain vous diront même d’éviter de le laisser  seul dans les endroits libre afin qu’il ne développe pas une personnalité trop indépendante. Personnellement mes chiens sont toujours en enclos et libres sous mon contrôle. Un chien (sans entraînement) en liberté sur un terrain en campagne n’est vraiment pas le bon candidat ou la chose à faire. Souvenez-vous, vous avez un chien de travail dans les mains et pour qu’il veuille travailler pour vous, vous devez l’avoir sous contrôle en tout temps. Il doit développer une coopération avec vous.

Le premier commandant qui doit être bien contrôlé est le assis ou SIT. Pourquoi débuter par ce commandement, et bien si je veux être en mesure de l’appeler d’un endroit, il faut encore qu’il soit en mesure de rester à un endroit déterminé afin que je me déplace pour ensuite l’appeler.  Il faut également que le chiot comprenne qu’il peut se libérer d’une tension exercée par le collier en s’exécutant. Je m’explique, avec un collier étrangleur en nylon, j’applique une tension pour qu’elle soit seulement inconfortable pour le chiot en tirant vers le haut. De façon naturelle, le chiot cherchera à s’en libérer, Vous devez alors lui donner le commandement et après avoir réalisé qu’il ne peut s’en libérer,  naturellement il aura le reflexe de s’asseoir. Seulement à ce moment vous laissez la tension en disant  « bon chien ». Ce petit geste est le plus important de tout son apprentissage car il apprend qu’il peut arrêter les tensions à son cou en obéissant. Rapidement le chien réalise et comprend le concept. Cette étape est aussi la base du conditionnement au collier électronique. À cette étape il n’y a pas de correction au collier étrangleur, seulement des applications de tension.

Le rappel
Lorsque que chiot  est encore très jeune, entre 2 et 5 mois, j’utilise de la nourriture et des caresses pour le récompenser lorsqu’il vient à moi. Rapidement il va faire le lien entre venir à moi et avoir une récompense.

Ca marche un certain temps mais c’est souvent là que notre chiot nous envoie paître pour la première fois en nous ignorant
Une fois que l’on est mesure de l’asseoir à un endroit déterminé et le maintenir à cet endroit sur commande, on peu débuter le fameux rappel qui est en soi souvent le gros problème rencontré jusqu'à maintenant. Il faut être ferme sur ce commandement car on ne peut pas se permettre que le chien réponde seulement quand il veut. Il faut que ce commandement soit imposé de façon à ce que dans toutes les situations le chien revienne à vous. Trop  de chiens ont pourchassés leur proie jusqu'à la route et en ont payés de leur vie. Leur meilleur outil pour s’assurer du contrôle est encore le collier électronique. Pour montrer ce commandement je débute avec une grande corde de 50 pieds et j’appelle le chien en donnant un petit check sur la corde à chaque commandement jusqu'à temps que le chien arrive à moi. Le chien comprend que le seul endroit agréable est à mes pieds. C’est à cet endroit que je relâche la pression. Il ne faut jamais oublier les encouragements lorsqu’il s’exécute correctement.
Par la suite on travaille la marche au pied. Il faut prendre conscience que l’on travaille avec un chiot et il vaut mieux répéter que de corriger trop fort et affecter son tempérament. J’aime bien cet exercice car c’est souvent là que le caractère ressort pour la première fois et on fait face aux  premières rébellions. À cette étape, je travaille à ce que le chiot comprenne qu’il doit me fournir une prestation de travail et qu’il réalise que tout n’est pas qu’un jeu. Il faut être très attentif à ses besoins car certains individus ont besoin de beaucoup d’encouragements afin de ne pas trop baisser la queue. Vos qualités d’observateur sont très sollicitées afin de bien le lire. Il faut savoir aussi  reconnaître le chien manipulateur ou comédien du cas réel. Lorsqu’il aura atteint son seuil de tolérance, le chiot utilisera toutes ses armes afin d’éviter le travail. Il mordra la laisse, pleurera, refusera d’avancer, fera le saumon hors de l’eau, vous donnera le regard du chien abusé, mettra ses pattes sur vos cuisses ou vous bloquera la route. Il faut savoir que ce sont toutes des diversions. Il faut persévérer et arrêter seulement lorsqu’il cesse de fuir. Rapidement le chiot réalisera qu’il doit être sérieux et vous devez alors le récompenser lorsqu’il se met au travail par des encouragements .Il comprendra alors ce que vous attendez de lui. Rappelez-vous que de courtes séances fréquentes valent mieux que de grosses séances intensives

                                                                                                                                          
Le whoa.
Le whoa est un commandement souvent difficile à réussir et à faire respecter correctement dans les situations où il y a  présence d’oiseaux. Il faut avoir une main de fer dans un gant de velours. Si on est trop exigant trop rapidement, le chien sera  écrasé sous la pression et  on pourra observer certains chiens vouloir se coucher à la suite du commandement, baisser la tête et rentrer la queue. Il est normal de voir un changement au niveau du port de queue au  début car le chien sera insécurisé mais il faut alors le rassurer en lui flattant le dos et en lui disant ‘’bon chien, bon chien whoa ». Trop souvent on observe le maître crier le commandement. Le chien réagit beaucoup aux intonations de la voix et il peut associer ce commandement à une réprimande. Ce commandement s’apprend sur plusieurs semaines et il faut régulièrement le retravailler tout au long de sa vie. Personnellement je débute l’apprentissage de ce commandement à l’aide du piquet de « whoa ». Je m’explique : je plante au sol un piquet avec un anneau  et j’attache une corde à celui-ci. Cette corde sera alors attachée au collier principal de votre chien. Je prends ensuite une laisse et je l’attache à son collier étrangleur. Il me suffit de marche autour du piquet et lorsque je donne le commandement whoa, j’applique une pression opposé du piquet. Le chien ressentira alors deux tensions. Une qui la retient au piquet et une deuxième qui veut l’éloigner du piquet. Souvenez-vous que le chien connaît déjà le principe qu’il doit s’exécuter à une tâche afin de faire cesser la pression car nous lui avons montré avec le commandement assis. Naturellement le chien va s’asseoir mais la tension ne cessera pas alors il va se relever et au moment ou il se relève et qu’il cesse de bouger, vous lâchez la pression en lui disant bon chien whoa et une petite caresse. Il faut répéter et encore répéter l’exercice. Avec de la pratique, le chien réagira rapidement au commandement afin d’éviter d’avoir la stimulation au niveau du coup. Arrivé à ce niveau, on  peu détacher la corde qui nous relie au poteau. Il faut refaire l’exercice en laisse seulement.

On peut aussi introduire la stimulation avec le collier électronique, avec un mode de stimulation continue à basse intensité, on applique une stimulation en donnant le commandement whoa. On arrête la stimulation lorsque le chien s’exécute. On appelle ça faire une transition au collier ou un conditionnement. Il est important de faire ce conditionnement alors que le chien est encore sous contrôle. On peu l’assister rapidement en cas de panique. Si le chien panique, votre stimulation est trop forte, je répète qu’il  faut travailler en basse intensité.

                                                                                                                                                Vient ensuite la transition au champ. Vous devriez avoir à ce moment un chien qui n’est plus sous contrôle d’une laisse. Malgré les nombreuse séances de pratique il est fort à parier qu’il vous va se foutre de vous avec toutes les nouvelles distractions….mais après quelques petits ajustements, le travail à la maison devrait  porter fruit. Ne soyez pas découragé de voir que votre chien va probablement revenir à vous lors des premiers commandements de whoa au champ. C’est tout à fait normal car jusqu'à maintenant il n’a jamais eu à le faire à bonne distance de vous. Vous devrez aller le replacer  à l’endroit ou vous lui avez demandé de s’immobiliser et par la suite retourner au même endroit ou vous étiez, afin de lui donner une perspective de distance. Rapidement il sera à l’aise de faire le whoa. L’étape suivante sera d’augmenter les diversions. Lancez votre chapeau dans les airs ou un dummy lorsque votre chien est au whoa et il devra rester immobile. Ne pas le faire avec des oiseaux car le chien n’est encore assez avancé dans son entraînement.


La quête
En qualité naturelle, on évalue la quête en se posant la question suivante. Est-ce qu’il chasse, essaie-t-il de trouver un gibier. Si votre chien vous regarde constamment et sa performance ressemblera plus à une petite balade au parc et il est évident que sa note sera affecté au niveau du search ainsi que  la note globale du désir.
Il faut bien le préparer et pour ce faire il faut aller au champ. Une belle quête c’est lorsque le chien couvre le terrain devant nous tout en restant en contact. Il faut qu’elle ait une bonne amplitude afin d’être productive et de bien couvrir le terrain. Si le chien fait sa recherche 50 pieds de gauche à droite, vous pouvez être aussi productif que lui sans son aide. Il doit être en mesure de trouver les oiseaux à l’extérieur du rayon du marcheur.
Certaines races de chien ont plus d’amplitude que d’autre. Avec un pointer ou un setter, on s’attend à plus d’amplitude qu’avec un Griffon ou une race continentale. Dans toutes les races on retrouve certains sujets qui ont de la difficulté à prendre de l’amplitude dans leur quête. Au niveau de l’évaluation des qualités naturelles, l’amplitude n’est pas un facteur important. Il faut d’abord que votre chien cherche des oiseaux, une grande quête deviendra un but à réaliser.

                                                                                                                                          
Naturellement votre chien va courir devant vous. Alors pour le faire aller de gauche à droite, il faut marcher en zigzag de gauche à droite. Rapidement votre chien adoptera ce style de quête. Il faut utiliser notre corps afin de diriger le chien au champ. Il suffit de s’orienter dans la direction où on veut voir aller notre chien. Lors de votre évaluation, c’est vous qui dirigez votre chien. Utiliser cette méthode afin d’orienter votre chien aux endroits où vous désirez qu’il aille  voir.


L’arrêt
Premier conseil, les bons oiseaux font les bons chiens…
Pour déclarer votre chien à l’arrêt, il faut le mettre en contact avec des oiseaux et le laisser se déclarer  c’est à dire le laisser prendre son arrêt sans notre assistance. L’arrêt n’a pas à être long, on regarde seulement son intensité. Le chien doit être intense et immobile du bout du museau au bout de la queue. Cet arrêt ne doit pas être fait à la vue de l’oiseau mais bien à l’odeur. Pour faire cet exercice, personnellement j’utilise des cages d’envol car j’aime bien tout contrôler dans le champ. Il suffit que l’oiseau soit trop endormi et que le chien l’attrape pour avoir un réel problème sur les bras. Au premier signe que le chien me donne à l’effet qu’il a pris connaissance de la présence d’un oiseau, je déclenche la cage et l’oiseau s’envole. C’est la peur de voir l’oiseau décoller qui donnera de l’intensité à l’arrêt de votre chien. Toujours avoir des oiseaux en santé  et en mesure de voler. Si l’oiseau est malade et ne vole pas loin, le chien aura vite fait de le rattraper et il essayera d’attraper les suivants. Ce sera le retour à la case départ.  Il faut éviter de dire le whoa avant que le chien prenne son arrêt car le chien marquera l’arrêt de façon non intense et branlera même la queue.

Toujours avoir le vent de face avec un jeune chien car on veut le voir réagir de loin sans se faire surprendre. Il est très important de travailler avec le vent et il faut en tenir compte lorsque l’on place les oiseaux dans le champ. Si on a un vent de coté, on placera les oiseaux de façon plus du coté d’où vient le vent afin de pouvoir se donner un peu de jeu et amener notre chien  à contre vent vers l’oiseau. Si un jeune chien fait décoller un oiseau, il ne faut pas faire de colère car le chien va faire une association avec l’oiseau et la correction et certains chiens éviterons volontairement les oiseaux par peur d’une correction. C’est pour cette raison que l’on dit de ne jamais corriger un chien sur les oiseaux.

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Seulement lorsque l’oiseau a quitté la cage que je repositionne le chien à l’endroit ou il aurait dû marquer l’arrêt et je le place au whoa et j’ajoute une petite pensée lui disant qu’il est un mauvais garçon ou une mauvaise fille. Cette pensée fera son chemin, n’oubliez pas qu’il faut être patient. 
Finalement tout fonctionne et votre chien marque maintenant l’arrêt. Vous avez raconté son premier arrêt à tous les gens de votre entourage qui manifestement ne partagent pas votre enthousiasme. Bienvenue dans le club. Quoi faire maintenant. Votre chiot à ce stade-ci marque l’arrêt mais vous n’êtes pas en mesure de vous approcher de votre chien sans qu’il casse l’arrêt et veuille bondir sur l’oiseau. C’est normal, ils sont presque tous comme ça. Là il faut dire whoa….il faut maintenant prolonger l’arrêt pour que le chien nous laisse aller lever l’oiseau.

Immobilité
Pour votre information, on sépare la partie immobilité du chien d’arrêt en quatre stages. L’immobilité de votre chien ne sera pas évaluée en qualité naturelle. C’est seulement en UPT et en UT que l’immobilité sera évaluée.

Stage 1= immobilité à lever l’oiseau ( steady to flush)
Stage 2= Immobilité à l’envol ( steady to wing)
Stage 3= Immobilité au coup de feu ( steady to shot)
Stage 4= Immobilité à la chute (steady to fall)

Stage 1
J’aime bien que mon chien respecte le stade 1 pour les qualités naturelles car de cette façon je suis presque assuré d’être noté au niveau de l’arrêt. De cette façon j’évite que le chien bourre ou charge les oiseaux Un petit exercice à faire à la maison est de placer votre chien sur la table de whoa et mettre un oiseau vivant sous entrave à l’autre bout de la table. Il faut qu’il apprenne à relaxer en présence d’un oiseau devant lui.

Il faut s’attendre au début à ce que le chien veuille sauter sur l’oiseau et il faut être prêt à le retenir de façon ferme mais sans être brusque. S’il bouge vous devez simplement le reculer et redonner le commandement whoa. Il ne faut pas que votre entrave ressemble à une correction car le chien perdra l’intérêt sur l’oiseau et associera l’oiseau à une correction.

C’est là que la plupart des erreurs graves arrivent .Encore une fois vous devez bien analyser le comportement de votre chien. Le chien doit être immobile sur le whoa et vous devez le caresser pour lui faire comprendre qu’il agit correctement. Lorsque vous avez finalement un bon résultat sur la table de whoa, il faut  refaire le même exercice mais cette fois ci à terre. Toujours avoir votre chien en laisse et sous contrôle car souvent il faut recommencer à la case départ mais il ne faut pas se décourager car le chien après quelques ajustements respectera l’oiseau. Le temps passé sur la table vous fera gagner beaucoup de temps une fois au sol. Par cet exercice, le chien apprendra à respecter un oiseau devant lui, soit à vu soit à l’odeur. Cette étape est nécessaire avant de penser pouvoir aller lever un oiseau devant votre chien. Si vous négligez l’exercice ou allez trop vite au champ, vous aurez à mettre beaucoup de pression sur votre chien afin qu’il ne bouge pas. C’est beaucoup plus frustrant de voir votre chien sauter sur un oiseau dans le champ que dans sa cour à faire un exercice. Soyez attentif à vos émotions et souvenez-vous que le chien est en présence d’un oiseau et donc très excité. Il faut un gant de velours.

Malgré que vous ayez fait de nombreux exercices d’immobilité chez vous, il est tout à fait normal que votre chien tente de sauter sur l’oiseau quand même. L’environnement est différent et il voudra tester ses limites avec vous. Il faut éviter de hurler le commandement whoa. Pour cet exercice j’aime bien au début que l’on soit deux car le chien coure encore avec sa « check cord » et alors que je m’approche de face lorsqu’il prend l’arrêt, j’aime demander à la personne qui m’assiste de tenir la corde sans tension.
Il ne faut pas non plus trop anticiper sa réaction et corriger avant qu’il ne bourre l’oiseau. Toute au long de cette action, je dis de façon calme et rassurante le commandement whoa et bon chien. Avant de lever l’oiseau, je vais même aller le caresser et lui dire encore une fois qu’il agit bien.

Il est important au début de le laisser faire l’erreur et ensuite le rappeler fermement. Une fois qu’il est à vos pieds, replacez  le où il aurait dû faire son arrêt et faite lui savoir votre mécontentement avec votre grosse voix. L’oiseau n’est plus là donc vous pouvez lever le ton. Souvent on fait l’erreur d’arriver directement derrière le chien alors qu’il faut plutôt arriver face au chien ou du moins de coté. Comme ça il garde un contact visuel et un meilleur contrôle.

Peut-on laisser courir le chien après l’oiseau?
Je suis d’avis qu’il faut laisser un jeune chien courir sous l’oiseau à quelques reprises. C’est à ce moment que je vais introduire le premier coup de feu de pistolet de départ alors qu’il est bien concentré sur l’oiseau. Également ça réveille énormément sa «  drive » dans le champ et son désir de trouver des oiseaux. Mais comme toute bonne chose, trop c’est comme pas assez et vous pouvez créer d’autre problème. Encore une fois il faut trouver l’équilibre. Une fois en évaluation, le juge vous demandera de ne pas intervenir sur le premier oiseau et les juges voudront voir le chien courir sous l’oiseau et vérifier s’il revient à vous dans un délai raisonnable sans assistance afin de voir sa coopération. Vous ne serez pas pénalisé si votre chien est immobile, les juges vont quand même évaluer sa coopération car le fait d’être immobile, démontre déjà qu’il fait équipe avec vous.

Le pistage de l’oiseau blessé.
Ce test vise à évaluer si votre chien est en mesure de se concentrer sur la piste d’un oiseau blessé. Les juges vont vraiment valider si le chien suit la trace laissé. C’est aussi la partie du test ou le plus de chiens échouent car mal préparés.
On enlève les plumes primaires d’une aile d’un faisan et il est ensuite relâché dans un champ sous la surveillance des juges. Ils doivent mémoriser la trace laissée par l’oiseau. Par la suite le manieur est appelé à venir avec son chien à l’endroit ou l’oiseau a été relâché. Le manieur peut ensuite faire quelque pas dans la trace avant de relâcher son chien pour le pistage. Le chien doit se concentrer sur la piste et la remonter sur une distance d’au moins 80 verges et se rendre à l’oiseau.

Pour préparer son chien à faire le pistage, on doit lui faire comprendre qu’il doit se concentrer sur une odeur et la remonter. Pour ma part, je débute toujours en laisse et je le fait sur une courte distance. Lorsque le chien quitte la trace, je le ramène sur la piste en tapant de la main au niveau du sol sur la piste laissée par l’oiseau. J’introduis aussi le commandement TRACK...TRACK à chaque fois que je mets ma main au sol. Personnellement j’utilise un oiseau mort au début et je ne laisse pas le chien l’attraper au bout du tracking mais seulement le sentir(le chien est en laisse). Lorsque j’ai des indications fermes que le chien comprend bien ce que je lui demande, je pratique ensuite sur un faisan vivant comme à l’évaluation mais encore en laisse. C’est seulement au test que le chien sera libre sans être retenu. Si lors de l’entraînement on le laisse toujours sans restriction lors de cette pratique, le chien va rapidement comprendre qu’il peut les attraper et il voudra en faire de même avec tous les oiseaux au champ. Il sera alors très confus. Pour éviter toute cette confusion à un jeune chien, j’évite de le laisser  libre pendant la pratique de cet exercice. C’est différent pour un chien conditionné au rapport. Celui-ci fait la différence entre un ordre de rapporter et un oiseau où il faut qu’il marque l’arrêt. Pour un jeune chien c’est un concept encore difficile à maîtriser car il est trop jeune pour être conditionner au rapport (C’est mon avis personnel basé sur mon expérience).

Mon avis sur le conditionnement au rapport est le suivant.
Tous les chiens d’arrêt à quelques exceptions près, doivent subir un conditionnement au rapport mais il est de mon avis que ce conditionnement doit avoir lieu seulement lorsque son apprentissage au champ est terminé. Le rôle premier du chien d’arrêt est de pointer des oiseaux et ensuite son rôle second est de les rapporter. L’expérience des conditionnements au rapport vient souvent du monde des chiens rapporteurs et ceux ci sont faits vers l’âge de 7 mois.
Personnellement je trouve ça trop jeune pour un chien d’arrêt mais certains vous diront le contraire. Avec le griffon j’ai eu plus de problèmes que de succès à cet âge. Le chien ressort trop écrasé et soumis et semble avoir perdu la flamme qui l’animait .Certains chiens allemands passe par contre très bien travers cette étape. Il faut aussi comprendre que ce ne sont  pas tous les chiens peuvent terminer cet entraînement. Les chiens timides et/ou  têtus font de très mauvais candidats.

                                                                                                                                         
L’amour de l’eau
Pour terminer nous allons parler de l’amour de l’eau. Ce que les juges veulent voir, c’est un chien qui entre dans l’eau sans hésitation et nage. Ils vous demanderont de  faire faire l’exercice au chien au moins deux fois. Pour envoyer votre chien à l’eau vous devez utiliser des dummies fournis par le chapitre local et en  lancer un à l’eau. Il faut prendre bien son temps. Attendez que votre chien soit concentré avant de le lancer. Ce n’est pas un concours de rapport car le chien n’a même pas l’entraînement au rapport de fait. Il doit seulement entrer à l’eau et nager.

Si votre chien ne nage pas encore, il faut attendre que  l’eau soit assez  chaude. Attendez les températures clémentes avant de commencer cet exercice avec votre chien. Personnellement j’utilise un chien plus âgé pour introduire un jeune chien è l’eau. Je laisse les deux chiens jouer un peu près de l’eau et ensuite je lance des dummies à l’eau. Le chien plus âgé va aller chercher les dummies et du fait même entraîner le jeune chien à le suivre. Quand cette méthode ne marche pas. Je mets mes grande bottes ou mon « spido » et je vais à un endroit ou l’eau est peu profonde avec une pente graduelle. À ce moment le chien est seul avec moi et je marche lentement vers le large. Le chiot se retrouve isolé et avec un peu de persévérance il viendra vous rejoindre. Il faut répéter l’exercice jusqu'à ce que le chien soit à son aise. Il ne faut surtout pas le lancer à l’eau car son expérience sera non agréable et il détestera l’eau pas la suite .Il faut que l’expérience soit agréable.

 

Merci et au plaisir de vous voir dans un champ avec votre chien.

 

 

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